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OPERATIONS DE GUERRE



Quand la guerre est déclarée, l'amirauté française décide dès la mi-septembre, en accord avec l'amirauté britannique, de renforcer la surveillance en Atlantique Ouest contre d'éventuels navires corsaires. C'est ainsi que l'AGOSTA et l'OUESSANT appareillent de Brest le 14 septembre et après quelques jours de surveillance aux Açores, prennent leur faction à Fort-de-France. L'AGOSTA effectue alors des patrouilles entre Saint-Domingue et Saint-Martin pour l'éclairage des convois de navires marchands, surveille les abords de Trinidad vers lesquels a été signalé le cuirassé allemand GRAF SPEE. Son ravitailleur, l'ALTMARK, avec 300 prisonniers anglais à son bord, est activement recherché - sans succès - pendant cette période.

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C'est en janvier, nous sommes donc en 1940, que l' AGOSTA et l'OUESSANT rentrent à Brest pour un grand carénage. Celui-ci ne se terminera pas : le 18 juin au soir, incapable de terminer ses remontages ou de se faire remorquer avant de tomber aux mains de l'ennemi, l'AGOSTA se saborde et coule dans la Penfeld au poste 11, en même temps que l'ACHILLE et l'OUESSANT.


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Mais Lavallée a quitté l'AGOSTA à la mi-avril. II a en effet été désigné pour servir comme officier de liaison à bord de l'AMIENOIS, un des nombreux cargos réquisitionnés pour être utilisés dans la campagne de Norvège.

N'oublions pas qu'en ce début de guerre, la principale préoccupation des alliés est le blocus économique de l'Allemagne : il faut priver l'Allemagne du minerai de fer suédois. Ainsi est mise au point la campagne de Norvège. Malheureusement, Hitler ayant percé à jour les plans alliés les devance, et c'est en pays ennemi que les flottes anglaise et française vont devoir opérer.

Le 16 mars, les bâtiments de commerce AMIENOIS, DJENNE, MARECHAL LYAUTEY, VILLE D'ALGER, FLANDRE, DUNKERQUOIS, CHAMPENOIS, JEAN et JACQUES, CAP BLANC, et ARTESIEN sont aux ordres du préfet maritime de la 1ère région. Ils sont modifiés à Brest de manière sommaire : démagnétisation, armement de DCA, installations de protection des endroits exposés.

L'AMIENOIS fait partie du convoi de trois cargos prévu pour le transport du ler échelon de troupes en Norvège qui part de Brest le 16 avril escorté par le CYCLONE pour Greenock où ils arrivent le 19 avril.

Le BRESTOIS et le BOULONNAIS les prennent en charge jusqu'à Scapa Flow où un destroyer britannique, le MATABELLE, va les rejoindre et les escorter jusqu'à Namsos. Dans la dernière nuit du voyage, un avion ennemi attaque le convoi et deux bombes tombent à moins de 50 mètres de l'AMIENOIS qui ferme la marche.

Le déchargement des navires à quai commence dès l'arrivée. Mais l'accalmie ne dure que la journée du 27. Dès le lendemain, les attaques aériennes recommencent. Les bombes incendient les quais en bois et font exploser les munitions qui viennent d'être déchargées, blessant quatre hommes de l'AMI ENOIS, mais les cargos en réchappent une fois de plus.

Le 28 avril, la décision est prise d'évacuer la Norvège centrale. L'AMIENOIS réussit malgré l'attaque de deux avions dont les bombes à chaque fois le frôlent et, après avoir subi cinq attaques de bombardiers en piqué en quelques minutes, à ramener 450 hommes à Scapa Flow le 3 mai. II quitte définitivement l'Angleterre le 28 mai.

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Ce cargo, parmi d'autres, avait été réquisitionné par le Gouvernement pour servir dans la campagne de Norvège.

L'AMIENOIS sera cité à l'ordre de l'armée de mer : « A contribué au transport du corps expéditionnaire français en Norvège sous les attaques violentes de l'ennemi et dans des conditions de manceuvre et de navigation difficiles ».

D'autre part, Jean Lavallée sera cité à l'ordre de la division par le contre-amiral commandant les forces navales en Scandinavie : «Embarqué sur le S/S AMIENOIS, a fait preuve de beaucoup d'allant et de sang froid au cours des opérations auxquelles a pris part son bâtiment».

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